jeudi 23 juillet 2009

La Dreusine 2

(pour la Dreusine I voir le message du 12 novembre 2008)



Dreusine, depuis que j'en ai vu la photo de la sortie dans un livre, c'est devenu pour moi un but: la localiser, la trouver, la contempler.
Ça y est, aujourd'hui 14 mai je me lance. Il pleut des cordes chez moi, mais il semble que le fœhn règne sur le Valais. Je prend l'équipement adéquat vu le temps et l'état du chemin, et il y a en plus des résidus de neige sur le parcours.
1 heure de voiture et c'est le départ à pied, depuis la Rosseline. Il tombe juste une petite bruine, et il fait assez frais. 1er tronçon sans encombre. Puis sortie de forêt et c'est le désastre; plus de chemin ! ! ! Il faut tailler des marches dans le pierrier avec ses souliers; pas évident avec cette pente. La bruine cesse, mais je n'ose pas ôter ma veste, les pierres sont glissantes et surtout tranchantes; je la garde pour protéger mes bras en cas de chute.
Il y a 6 ravines à traverser. Dans 3 d'entre-elles, il a encore de la neige; cette neige dure et tassée qui ne permets pas au soulier de marquer sa trace dans la pente. Il faut plusieurs coups de chaussure pour avoir enfin une petite échancrure qui évitera la glissade.
Les 4 premières ravines sont passées avec beaucoup d'efforts mais sans trop de difficulté.
Les soucis surgissent avec les 2 dernières ravines.
La 5ème; l'eau et la neige ont creusé un grand trou. Il faut sauter d'env. 1,2 m et atterrir dans cette caillasse glissante. Le faire? Ne pas le faire et rebrousser chemin? Après 3 min. de réflexion et évaluations des risques de glissade je saute. Atterrissage parfait, mais le sol se dérobe et je glisse sur env. 1m. C'est bon, je continue. Jusqu'à la 6eme ravine.
Là, je fais la rencontre de 2 magnifiques chamois qui doivent se dire qu'il y a un taré complètement fou qui s'aventure par ici. Ils s'en vont, même pas apeurés.
la 6ème ravine est à nouveau remplie de cette neige dure et glissante. Puis la sortie est un peu scabreuse, la poutre qui soutient le chemin n'est plus trop catholique. Si on se rate, c'est la chute.
Le reste du chemin est de la rigolade, sauf les derniers mètres de montée qui sont boueux, car de la neige fond encore à côté.
Ca y est, je la sens, elle est tout près, d'après mon altimètre, elle est là. Je sors du chemin et.........elle apparaît enfin, perdue, seule et mystérieuse au milieu de nulle-part, cette fameuse entrée. Quelle sensation de bonheur après tant d'efforts et de risques pris. Je la contemple un moment et profite pour me restaurer.
Puis il faut songer au retour; je dois récupérer mon véhicule, donc je dois reprendre le même chemin. Comme les traces ont été creusées à l'aller, le retour est plus facile (plutôt moins difficile). Sauf la 5ème ravine, où il faut m'y reprendre à 3 fois pour remonter ce que j'avais sauté à l'aller.
Arrivé, je constate les "dégâts" au cuir de mes chaussures: c'est lacéré; en effet, chaque pas fait pour tailler une marche dans la caillasse occasionnait de petites coupures dans le cuir.
J'ai sué, me suis fait un peu peur, mais je suis heureux de mon expédition.
C'est un itinéraire merveilleux, vue splendide sur tout le Chablais. Mais le chemin est peu praticable voir dangereux, et comme il n'est plus entretenu, il sera bientôt infranchissable. Donc, il faut absolument préférer le chemin venant de Javerne.